La NASA choisit Lockheed Martin pour construire une fusée pour récupérer des échantillons de Mars

La NASA a choisi l’entrepreneur de l’espace et de la défense Lockheed Martin pour construire une petite fusée capable de décoller de la surface de Mars en transportant des échantillons de roches et d’autres matériaux de la planète rouge. La décision est une étape importante dans un long voyage pour finalement ramener des morceaux vierges de Mars sur Terre afin que les scientifiques puissent les étudier plus en détail. En cas de succès, la fusée de Lockheed Martin pourrait devenir la première à être lancée depuis une autre planète.

La fusée que Lockheed Martin est chargé de construire est connue sous le nom de “Mars Ascent Vehicle”, ou MAV. C’est un élément clé du plan de la NASA visant à récupérer des échantillons de terre martienne qui sont actuellement collectés par le rover Mars de l’agence spatiale, Perseverance. L’année dernière, la NASA a réussi à faire atterrir Perseverance sur Mars dans le but explicite de collecter des échantillons de l’environnement martien tout en recherchant des signes de vie. Persévérance a rassemblé une poignée d’échantillons jusqu’à présent et les laissera éventuellement à la surface de Mars pour être récupérés plus tard.

Pendant des décennies, les scientifiques ont rêvé de renvoyer des échantillons de Mars pour en savoir plus sur ce qui se passe dans la saleté martienne, y compris si la planète a déjà accueilli une vie extraterrestre. Étudier de loin l’environnement martien avec des robots ne peut nous en dire que beaucoup – nous devons étudier des échantillons de Mars ici sur Terre avec des instruments de laboratoire sophistiqués. Mais le retour d’échantillons sur Mars est un type de mission incroyablement complexe. Cela implique l’atterrissage d’une fusée sur la planète rouge qui peut décoller à nouveau – quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant.

La NASA a déclaré qu’elle accordait à Lockheed Martin un contrat à prix coûtant majoré pour fabriquer le MAV, d’une valeur potentielle pouvant atteindre 194 millions de dollars. Le contrat s’étalera sur six ans, commençant au plus tard le 25 février, selon la NASA. Dans le cadre de son accord avec la NASA, Lockheed Martin développera plusieurs unités de test du MAV ainsi que l’unité de vol finale. La création du MAV va être un grand défi d’ingénierie car il doit être suffisamment petit pour tenir sur un atterrisseur mais suffisamment robuste pour résister à l’environnement hostile de Mars.

Le MAV n’est qu’une pièce du puzzle beaucoup plus grand de retour d’échantillons de Mars – de nombreux autres engins spatiaux devront également être construits. La NASA envisage de construire un atterrisseur appelé Sample Retrieval Lander, qui transporterait le MAV à la surface de la planète rouge. La NASA et l’Agence spatiale européenne, l’ESA, prévoient également de construire un rover séparé qui ira chercher les échantillons laissés par Perseverance et les apportera au Sample Retrieval Lander. Ces échantillons seraient ensuite transférés à la fusée avant qu’elle ne décolle avec sa précieuse cargaison en remorque. Une fois dans l’espace, le MAV aurait rendez-vous avec un autre vaisseau spatial, en cours de construction par l’ESA, qui transporterait ensuite les échantillons sur Terre.

Il y a beaucoup de pièces mobiles qui vont prendre une bonne partie d’une décennie pour se réunir. À l’heure actuelle, la NASA estime que le Sample Retrieval Lander atterrira d’ici 2026 au plus tôt, et les échantillons n’arriveront pas sur Terre avant le début des années 2030. Mais si la NASA et l’ESA – et maintenant Lockheed Martin – peuvent y parvenir, des échantillons vierges de Mars seront renvoyés sur Terre. Cela nous rapprocherait de la réponse à la question ultime : la vie existe-t-elle sur d’autres mondes ?